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Un petit mot pour dire que toutes les histoires écrites ici sont des histoires vraies, rien n'est inventé.

vendredi 9 juin 2017

Tu m’as volé 20 euros, j’appelle ta mère

Mme X a la quarantaine, ce jour là elle va à la banque pour diverses opérations. (L’histoire se passe  il y a quelques décennie, à l’époque on faisait moins de choses par Internet et plus de choses au guichet.)  Elle vient déposer l’argent liquide des tirelires de ses enfants, retirer des billets pour elle-même, faire un virement de compte à compte …
Plus tard dans la journée, la maman de Mme X (qui a donc dans les 70 ans) reçoit un appel téléphonique, on lui dit que sa fille Mme X a volé 20 euros à la banque !!
Alors bien sur il ne s’agissait pas d’un vol, mais d’une erreur de la personne au guichet qui avait fini par s’emmêler les pinceaux… Mais surtout, ils ont appelé sa mère !
Si vous voulez prendre la défense du banquier en vous disant que peut être les deux femmes avaient le même nom et que, peut être, le banquier a confondu, non, non… Mme X et sa mère n’ont pas le même nom, ils ont volontairement appelé sa mère…. 😳

Le chéquier perdu

J'ai perdu mon chéquier, pas cool, mais ça arrive... Du coup je préviens mon banquier par e-mail. Je lui précise qu'il s'agit de mon chéquier de mon compte personnel. De plus j'ai de la chance j'ai fait un chèque quelques jours plus tôt à un artisan, c'est le dernier chèque que j'ai fait et l'artisan l'a déjà encaissé. Je peux donc avoir le numéro du dernier chèque fait. Le banquier me répond rapidement par mail et me dit qu'il m'enverra un courrier que je devrais signer et lui retourner sans attendre.
Je reçois rapidement le courrier, je suis un peu étonnée que celui-ci soit adressé à mon mari. En vérifiant  l'opposition proposée est sur le mauvais chéquier, ils vont faire opposition au chéquier du compte commun. Les numéros se ressemblent, par exemple j'ai dit que l'opposition doit se faire à partir du chèque 14266, et ils vont faire opposition sur l’autre chéquier à partir du chèque 14366. Je leur écris un nouveau e-mail en écrivant tout en détail, et bien sur je ne leur renvois pas le courrier signé. Ils présentent leurs excuses dans un mail et rapidement je reçois un nouveau courrier, à mon nom avec le bon chéquier et les bons numéros, je renvois donc immédiatement le courrier signé.
Peu de temps après je reçois une enveloppe avec deux chéquiers : celui de mon compte et celui du compte commun. Je sui un peu surprise, mais je me dis qu’ils ont voulu faire du zèle.
Quelques semaines plus tard je reçois un appel du vétérinaire le chèque que nous lui avons fait a été refuser au motif qu’une opposition avait été faite sur ce chéquier… Nous avons donc du retrouver tous les gens à qui nous avions fait des chèques à partir du numéro inscrit dans le premier courrier de la banque… J’ai quand même écrit à la banque pour dire qu’ils nous avaient mis dans l’embarras et que je ne comprendrais pas comment une telle erreur était possible. Dans la mesure où je n’avais signé qu’un seul papier comment avaient-ils pu faire opposition sur les deux chéquiers ?
Vous ne devinerez jamais ce qu’ils m’ont répondu…  En gros ils m’ont répondu que j’étais une idiote (ça ils l’ont sous entendu), qu’une opposition sur un chéquier était une chose tellement importante qu’ils agissaient toujours avant de recevoir le papier signé, que dans le mail où ils s’excusaient de s’être trompé de chéquier, j’aurai du comprendre que l’action était faite, et qu’enfin puisqu’ils m’ont renvoyé deux chéquiers ils ont vraiment fait leur boulot comme il faut et jusqu’au bout…
Je ne sais pas où vous travaillez, mais moi ça ne me serait jamais venu à l’esprit de traiter un client d’idiot, de lui reprocher de ne pas lire dans mes pensées et de ne pas avoir compris que le papier que je lui ai demandé de signer n’est là que pour faire joli….

mardi 7 mars 2017



Médecine du moyen âge et complot
Première partie : Médecine du moyen âge
Ce soir là je suis aux écuries en train de préparer ma jument. J’entends des coups de marteaux : « pan, pan, pan ». Je me dis que le propriétaire des écuries doit être dans la grange à coté en train de bricoler. Les coups sont puissants et réguliers ça finit par me faire mal à la tête. Je pars pour aller faire travailler ma jument.
Lors que je reviens il fait nuit et je vois qu’il n’y a pas de lumière dans la grange, je me dis que le  propriétaire des écuries est parti et que je vais être au calme. Mais dès que je m’approche j’entends à nouveau les coups de marteau. Inquiète je fais le tour et j’appelle, mais personne ne me répond. En me dirigeant vers le bruit je vais au fond des écuries. Là je trouve le cheval en sueur qui gratte par terre. Son box est entièrement retourné, il secoue la tête et se tortille. Je me dis tout de suite « Oh mon Dieu, il est en train de faire une grave colique ». Complètement paniquée j’appelle sa propriétaire Mme X. Malheureusement elle ne répond pas. Il est tard, j’hésite à déranger le propriétaire des écuries. Mais le cheval va visiblement très mal et si c’était le mien je voudrais qu’on le sauve. Du coup je pense à appeler directement le vétérinaire, je ne sais pas quoi faire… Heureusement Mme X me rappelle, elle me dit « merci d’avoir appelé, mais ne t’inquiète pas, il va bien le vétérinaire (que nous appellerons vétoY) est venu lui faire un abcès de fixation ».

Il faut savoir qu’un abcès de fixation consiste à injecter (dans le poitrail pour un cheval) du poison, le corps réagit en envoyant des anti-corps dans la zone. Cela fait une grosse inflammation douloureuse et au bout d’une semaine on perce. La croyance au moyen âge voulait que ceci draine toutes les impuretés du corps  et toutes les maladies... Peut être bien que comme pour une saignée ou des sangsues ces méthodes peuvent dans certains cas faire plus de bien que de mal, mais au 21 ème siècle on est capable de faire beaucoup mieux !
Avant de poursuivre l’histoire et d’en venir à la théorie du complot, je vais remonter un peu le temps et mettre en place le contexte. Mme X a son cheval depuis des années. Il y a deux ans il s’est mis à boiter et depuis, même s’il va de mieux en mieux, il n’est toujours pas complètement guéri.
Mme X a rencontré un grand homme de cheval à l’occasion d’un stage. Celui-ci travaille à l’autre bout de la France, il connait donc des vétérinaires, ostéo et maréchaux ferrants différents de ceux de notre région. Il lui a présenté VétoY. Un grand homme de cheval, qui peut tout soigner, qui est un adepte des plantes et des médecines non conventionnelles. Mme X et VétoY ont donc décidé de faire un abcès de fixation au cheval de Mme X, et je me retrouve donc là à fixer ce cheval qui va vraiment très mal et ne pouvant rien faire pour lui. Je remets ma jument au près et je rentre chez moi.

Le weekend VétoY vient percer l’abcès et enfin soulager le cheval. En discutant avec Mme X je lui demande s’il est passé dans la semaine pour voir comment allait le cheval car il avait l’air mal en point. Elle me rappelle qu’il habite à l’autre bout de la France et ne peut passer qu’une fois par semaine quand il descend dans le sud pour le weekend. Pour le coup faire subir ça à un cheval quand en plus le vétérinaire n’est même pas sur place en cas de problème je trouve ça très risqué.

Deuxième partie : Le complot

Les semaines passent. Ma jument  a « des problèmes de peau ». Non elle ne fait pas d’acné juvénile, mais elle a des verrues de poulain qui auraient du partir depuis longtemps, des plaques au poitrail (qui se sont révélées être des sarcoïdes mais à l’époque c’était trop petit pour être identifié). Comme elle a des tendances boulimiques, qu’elle vit dans un près rempli d’herbe trop riche et qu’elle est rondelette, je me demande si elle n’a pas un problème de foie qui expliquerait cette peau pas très saine. Je souhaite faire un drainage hépatique, mais je ne sais pas lequel. Mme X me dit que VétoY est un très bon herboriste et qu’il pourra me faire une préparation bien adaptée et avec moins de cochonneries que ce que l’on trouve dans le commerce. Je repense avec inquiétude au cheval de Mme X qui s’est retrouvé seul à souffrir dans son box, mais je me dis que pour juste un drainage je ne prends pas de risque. De plus j’essaie au maximum de rester ouverte d’esprit.
Me voilà donc en train d’appeler VétoY, je lui explique que la jument n’a pas de problème, qu’elle va bien, mais qu’elle a quelques soucis de peau. Je les lui décris, puis je lui parle de l’herbe trop riche et des rondeurs de ma jument. J’enchaine en lui disant que je soupçonne des problèmes de foie et que je cherche un drainant hépatique. Il me répond que vu tout ce que je décris il est tout à fait d’accord avec moi et qu’il pense lui aussi à un problème de foie. Je me dis « Cool ! On est sur la même longueur d’onde ». Au moment où je vais lui demander s’il peut me proposer un bon produit drainant il prend la parole et dit : « Je vous propose qu’on prenne rendez vous pour un abcès de fixation ». Là mon cœur fait un énorme bond dans la poitrine et je suis à peu près sure que mes yeux sont sortis de leurs orbites. Je peux comprendre qu’on impose un abcès de fixation à un cheval mal en point si on a déjà « tout essayé », mais faire ça à un cheval qui va bien… Je trouve ce véto complètement fou. Néanmoins je prends une grande inspiration et je réponds, en gardant le sourire, que ma jument va bien, qu’il n’est pas nécessaire d’en arriver là et que je commencerai bien par un drainage. 
Et là il me pose une question qui tue : « Votre père est médecin ? ». En général quand les gens me posent une question d’ordre privé qui n’a rien à voir avec la choucroute je ne leur réponds pas. Mais cette fois j’étais tellement surprise que j’ai répondu sans réfléchir « Non, mais ma mère est infirmière pourquoi ? ». Et c’est là que c’est devenu complètement irréaliste, il s’est mis à crier au complot et à l’acharnement :
« J’en étais sur ! C’est votre mère qui vous a dit de ne pas me faire confiance ? Ils sont tous pareils ! Les médecins et les vétos, c’est tous les mêmes ! Ils se moquent de ce que je fais alors que MOI je peux TOUT soigner ! J’ai soigné des tas de chevaux et eux ils font quoi ?? Moi je peux tous les sauver, ma méthode est très bonne, j’ai plein de résultats ! Et eux ils ne me prennent pas au sérieux ! Et pourquoi ? Parce qu’ils sont jaloux parce que MOI je peux TOUT soigner !... bla bla bla…»
Au fur et à mesure qu’il vocifère je me décompose : ce mec est complètement fêlé… Je bredouille quelques mots au milieu de des hurlements et je raccroche.



Troisième partie :  la raison et les conséquences de tout cela

Je suis restée plusieurs années sur cette impression que VétoY était juste fou, mais par la suite j’ai appris qu’il ne perdait pas le nord en fin de compte et que le manque d’analyse des gens peut conduire à de sérieuses dérives.
Quelques années plus tard, après avoir changé de pension, j’entends de nouveau parler de lui et des ses fameux abcès de fixation. Je monte les yeux au ciel et rouspète qu’il est fou de faire ça. La personne en face de moi me répond : « Pas si fou vu qu’il facture plus de 1 000 euros chaque abcès de fixation ! ».
Vous vous rendez compte que le mec fait payer plus de 1 000 € pour venir injecter un produit toxique mais facile à trouver dans le commerce à un cheval et repasser la semaine suivante mettre un coup de scalpel et passer une compresse sur la plaie ??? Il ne fait aucune analyse préalable, aucun suivi et ne vient pas s’il y a un problème ! D’une certaine façon ce mec est un génie, un escroc et un tortionnaire, mais un génie quand même ! Tu parles qu’il préférait me faire payer un abcès de fixation  1 000 € plutôt qu’un drainage à 20 € maximum quand je l’ai appelé !

Pendant un moment je me suis demandé comment il arrivait à vendre son « produit miracle ». Puis en écoutant les échos j’ai compris.
Le premier cheval qu’il a traité dans la région est celui de Mme X, et voici ce qu’on raconte de partout : « Le cheval de Mme X a boité pendant 2 ans, elle était désespérée, elle a tout essayé. VétoY a fait un abcès de fixation et le cheval est guéri ». Et voici ce qui s’est réellement passé. Mme X reconnait elle même que, par ignorance, quand elle a eu ce cheval,  elle lui en demandait beaucoup trop. Des grandes sorties au trot et au galop sur des sols trop durs, avec une selle pas super bien adaptée au cheval. Un jour son cheval s’est mis à boiter, elle a fait quelques soins classiques qui n’ont rien donné. Alors elle a pris les choses en main, elle a mis son cheval au repos, lu des livres, discuté avec des gens. Puis elle a déferré son cheval, elle l’a sorti un peu en main, elle a changé de selle avant de remonter dessus. Son cheval allait de mieux en mieux. C’est vrai qu’au bout de deux ans il n’était pas complètement remis, il ne pouvait pas faire des sorties trop dures et re-boitait parfois. VétoY est arrivé, mais avant de faire l’abcès de fixation il lui a injecté une dose d’anti-inflammatoire dans le garrot. De plus connaissant le sérieux de Mme X je suis certaine qu’elle a repris le travail tout en douceur après le passage de VétoY. Alors selon vous est-ce l’abcès de fixation qui a guérit le cheval ou est le lent et patient travail de Mme X, couplé sur la fin avec une bonne dose d’anti-inflammatoire ? 
Il y a aussi eu le cas d’un cheval qui était dans les mêmes écuries que celui de Mme X. Quand on m’a raconté l’histoire on m’a dit que le cheval était foutu, que les autres véto l’avaient condamné et que maintenant il allait très bien. Sauf qu’à l’époque où il était « foutu » j’étais encore là bas et j’ai souvent vu ce cheval. Au pré il faisait sa vie avec ses copains. Je n’ai jamais vu son proprio le monter, mais il y avait un cavalier en demi pension qui partait en balade avec du dénivelée et qui prenait des cours avec moi, il travaillait aux trois allures et faisait des épaules en dedans au trot. Donc peut être que le cheval n’était pas en assez bonne condition physique pour aller faire les JO, mais de là à dire qu’il était « foutu », c’est très clairement abusé… ceci dit ce genre d’exagération fait une très bonne publicité à vétoY.

Dans l’écurie où je suis maintenant, et où j’entends parler des exploits de VétoY, Mr Z décide de faire appel à lui. Son cheval fait de l’emphysème et tousse l’hiver quand il mange du foin à cause de la poussière contenue dans celui ci. Quand je lui dis que l’abcès de fixation est très traumatisant pour le cheval (en plus de couter les yeux de la tête) et qu’il vaut mieux essayer autre chose avant, il me répond « mais j’ai tout essayé ». Alors pour situer le contexte son cheval est dans un près qui donne sur un grand hangar. Le foin est posé dans le hangar, les chevaux y passent donc beaucoup de temps. Quand le proprio des écuries nettoie ou brasse dans son hangar il soulève une poussière monstrueuse qui est vraiment nocive pour les chevaux, surtout s’ils ont des soucis respiratoires. Les propriétaires de chevaux ont souvent râlé à cause de ça, mais le mec s’en moque. Donc quand Mr Z dit qu’il a « tout essayé », comme beaucoup de gens il veut dire qu’il a payé un véto pour avoir quelques médicaments, mais qu’il a bien fait la sourde oreille quand le véto lui a dit que le cheval serait mieux dans un endroit où il serait au pré intégral sans ce hangar nid à poussière. Il y a plein de pension autour de là où nous sommes où son cheval serait bien mieux, mais celle ci est la plus proche de chez lui et il y a ses amis. Par expérience quand quelqu’un dit « j’ai tout essayé en vain » ça veut dire qu’il a déjà dépensé de l’argent, parce que les gens qui s’investissent et accepte quelques sacrifices pour avoir de bonnes conditions pour faciliter la guérison ont généralement des résultats. Pour finir mon histoire Mr Z fait faire un abcès de fixation au début du printemps. Lorsque je le croise quelques semaines plus tard je lui demande si son cheval va bien. Il me répond « Oui beaucoup mieux il ne tousse plus ». En fait je voulais savoir s’il avait supporté l’abcès sans déclencher de coliques et sans infection. Je lui demande « Pourquoi ça lui arrivait de tousser au printemps ? Je croyais qu’il ne toussait que l’hiver ? ». Il hésite un peu puis finit par me répondre « En effet c’est vrai, il faut peut être attendre avant de crier victoire ». Sauf que c’est trop tard, le bruit court déjà dans toutes les écuries de la région que VétoY a sauvé un cheval qui avait de l’emphysème.

La conclusion, mais elle est déjà connu des manipulateurs, c’est que si vous devez faire une escroquerie, elle marchera mieux si le pigeon doit payer cher. Déjà pour l’escroc c’est plus rentable… mais surtout quand on paie un truc 3 € si on n’en est pas content on va aller le dire partout. Quand on a lâché 1 000 € on a plus honte de s’être fait arnaquer. Même si on se veut honnête inconsciemment la honte de s’être fait avoir va nous pousser à chercher tous les petits trucs qui vont dans le bon sens et à ignorer les énormes qui vont dans le mauvais sens. Bien sur le domaine des soins est parfait car les gens vont tout tenter par espoir et les résultats sont généralement difficiles à quantifier, le propriétaire qui veut que son animal aille mieux, verra toujours des petits améliorations car ce n’est pas mesurables (alors que l’actionnaire, même s’il est d’une nature optimiste, il est obligé de voir que son compte en banque n’augmente pas). Enfin pour terminer, mon expérience à moi avec les gens qui ont des animaux me montre, que moins les gens donne de le temps et de leur énergie à leur animaux, plus il donne de l’argent pour se déculpabiliser. Et que si on leur donne une occasion de payer très cher et de pouvoir aller dire partout « Ca m’a couté cher, j’ai fait ce geste énorme pour mon animal » il saute dessus, ca cela apaise leur conscience. Du coup ils se sentent en paix avec eux-mêmes et continuent à ne jamais s’occuper de leurs animaux et à les laisser croupir dans des conditions qui sont parfois totalement inadaptées à la nature de l’animal.<

samedi 5 novembre 2016

C’est quoi ce truc gluant ?

Je rentre chez moi, mes deux chiens (Petit-agité et Grand-calme) sont dehors sur la terrasse. Le temps que je sorte de la voiture Grand-calme est déjà au portail. C’est rare car c’est un chien peu démonstratif, d’habitude il attend que je monte le rejoindre sur la terrasse. Comme ça me fait plaisir, en même temps que je cherche mes clefs pour ouvrir le portail, je glisse une main à travers le portail pour lui caresser la tête. Le bout de mes doigts touche sa fourrure toute douce et chaude d’être restée au soleil. J’avance plus ma main, mais au lieu de sentir la fourrure douce et chaude contre la paume de la main c’est un gros truc gluant et qui bouge que je sens !
Petit-agité a descendu les escaliers à vive allure et dans une crise de jalousie à réussi à glisser sa langue entre ma main et la tête de Grand-calme pour me lécher. Beurk…

Le cheval mordeur

A cette époque je monte à cheval dans un centre équestre. Il y a une rangée de box, les chevaux y dorment la nuit et passent une partie de la journée dehors. Sauf un cheval, tout au fond. Un jour où je vais le voir on me dit « Fais attention il mord ». A coté de son box se trouve en permanence une cravache et un filet avec un mors vraiment très sévère, pour ne pas dire carrément cruel. Sur son box il y a des grilles dans la partie haute il ne peut pas sortir la tête par-dessus la porte.
C’est un entier sa propriétaire ne veut pas le faire castrer parce qu’il est « trop beau », mais en même temps s’il est méchant qui voudrait un poulain de lui ? Ca veut dire que ce cheval ne va absolument jamais au pré, de peur qu’il ne saute une clôture pour aller voir les juments, il ne sort de son box que pour travailler…
Un soir je fais le tour des chevaux en box pour leur faire une gratouille, en arrivant vers le box de celui-ci je vais pour faire demi tour mais je le vois se précipiter à la grille avec des yeux avides. Je me dis qu’il doit mourir d’ennui et que la moindre distraction dans sa pitoyable vie doit être une bénédiction. Je reste en face de lui et je lui parle un peu. D’abord il me regarde, puis il se met de coté et se plaque contre la grille. Je m’approche et je lui gratte le garrot, les chevaux aiment bien en général. Je fais très attention, je surveille sa tête pour voir s’il se retourne pour mordre au cas où il ne voudrait pas être gratté. De plus je ne rentre que la main et je la laisse bien dans l’axe, comme ça je peux la ressortir immédiatement. Mais tout se passe très bien, le cheval a l’air content de ce contact.
Je continue à venir le voir, j’ai demandé si je pouvais lui donner à manger, on m’a répondu « non », ce qui est logique. Donc je lui fais quelques gratouilles en restant loin de la sa tête.
Mais un jour j’ai à peine commencé à le gratter qu’il se tourne et me montre ses fesses. Je suis perplexe, il ne veut plus de gratouilles ? Il tourne la tête pour me regarder et là je vois ses fesses et sa tête qui me regarde et je me dis, non mais il est en train de viser pour me botter ? Dans le doute je le laisse tranquille. Je reviens plusieurs fois et à chaque fois, il vient à la grille, mais dès que je le gratte il se tourne et me surveille.
Du coup j’arrête de venir.

Plus tard, un jour que je discutais avec une personne, son cheval qu’elle a depuis des années tourne très rapidement ses fesses vers moi. Je m’éloigne rapidement et vais me placer derrière sa propriétaire. Elle rigole et me dit « ça te gène ? ». C’est une bague ? Je lui réponds « Bien sur que ça me gène, ce cheval que je ne connais pas qui me menace d’un coup de pied avec ses fesses pour me dire de partir ». Elle rigole toujours et me dit « Mais non il veut que tu lui grattes les fesses ». J’essaie et en effet le cheval se tortille de plaisir quand je lui gratte les fesses.
 
Du coup je repense au cheval enfermé dans le box. J’y retourne, dès que j’arrive il vient à la grille, et cette fois quand il me montre les fesses je les gratte… et là je le vois qui n’en peut plus de bonheur : les yeux qui roulent, les lèvres qui tremblent, les fesses qui se tortillent.
Tu parles d’un dangereux étalon ! Il s’agit juste d’un pauvre bête maltraitée comme tant d’autres…

Perdre le fil de ses idées

Mme X est une collègue, elle s’est inscrit à un cours de gym le mercredi. Elle est souvent absente, au début je pensais qu’elle n’avait pas toujours envie d’y aller (moi c’est le cas, ça m’arrive de sécher le cours de gym). Mais en fait Mme X oublie. Des fois elle vient me voir le mercredi après midi ou le jeudi et me demande si j’y suis allée, elle ajoute toujours « moi j’ai oublié ». Des fois à la cantine d’autres collègues lui disent « tiens tu n’es pas allée à la gym aujourd'hui ? », et elle répond « c’est aujourd'hui ? ». Dans son cas il ne s’agit pas d’une excuse, Mme X aime vraiment la gym elle en fait même en dehors de ce cours.
Aujourd'hui c’est mercredi, mes collègues sont partis manger à la cantine, j’attends l’heure d’aller à la gym. Je me demande si Mme X y aura pensé, j’ai hésité à aller lui dire vers 11h30, mais je n’ose pas. Mme X est un cadre de la société, autonome et expérimentée, elle est intelligente et cela m’intimide un peu d’aller lui dire cela. Comme c’est l’heure je me lève et j’y vais. Dans le couloir je croise Mme X qui vient à contre sens, je lui dis «  Je vais à la gym tu viens ? », elle me répond « oui je vais chercher mes affaires, j’arrive ».
Je l’attends et nous allons à la gym ensemble. Mme X me dit : « J’avais oublié mes affaires, je suis revenue les chercher », si elle ne m’avait rien dis je ne m’en serais pas doutée. Puis elle ajoute : « Mme Y (qui est la responsable de la section gym) m’a appelé ce matin pour me dire qu’elle ne pourrait pas être là, et que je devais aller chercher les clefs et ouvrir la salle. Heureusement qu’elle a appelé car sinon j’aurai oublié que c’était aujourd'hui. Du coup j’ai mis ma montre à sonner, et j’ai bien fait car j’avais oublié et je suis partie avec les autres à la cantine, c’est quand ma montre a sonné que je me suis souvenue ».
Et la dans ma tête je pense : sa montre sonne quand elle fait la queue à la cantine, elle se dit « mince j’ai encore oubliée », elle va chercher les clefs et part pour la gym, mais elle oublie ses affaires ! Ca fait peur !
Ce qui est dingue c’est qu’elle n’oublie jamais une réunion, travaille très bien, fait un métier complexe, mais avec la gym il y a un truc…

mardi 16 août 2016

Le client soupçonneux

Mr X travaille dans un bureau d’études, donc il fait des études, comme son nom l’indique. Pour cette étude il doit calculer comment coule une rivière en crue pour pouvoir protéger au mieux le village des inondations. Il travaille à partir des levés réalisés par le géomètre et des photos trouvées sur Internet.
Ce jour là il a une réunion de  démarrage avec le client l’après midi. Il en profite pour aller voir en vrai la rivière durant la matinée, il est accompagné d’un jeune collègue. On fait toujours un effort de présentation devant le client (chemise et chaussures de villes), donc entre midi et deux ils se changent pour arrivés tout propre à la réunion.
Le client est un homme d’âge avancé au caractère bien trempé. Pendant la réunion il rouspète après ces jeunes de la ville qui font des études sans rien connaitre de la réalité du terrain. Mr X, pour essayer de calmer l’atmosphère et de gagner des oints avec le client, fait remarquer que justement ils ont mis à profit cette réunion pour aller voir le site durant la matinée. Le client leur répond : « Avec cette tenue vous me faite bien rire,  vous n’avez pas du aller bien loin. » Mr X commence à être gêné par la tournure que prennent les évènements, mais il se sent obligé de se justifier et explique que son collègue et lui se sont changés. Le client les regarde, se lève et sort de la pièce en disant : « Je veux voir votre voiture ».
Mr X et son collègue ne savent pas trop comment réagir… ils se lèvent et suive le client. Arrivés sur le parking la voiture a un peu de boue au dessus des roues, mais cela ne semble pas satisfaire le client, il leur dit « ouvrez moi le coffre ! ». Mr X s’exécute. Le client ouvre le coffre plonge la main à l’intérieur et sort les chaussures de marche qui s’y trouvaient. Il les inspecte, puis les repose et dit « c’est bon je vous crois ». Il retourne alors dans la salle de réunion. Tout le monde s’assoit et la réunion a pu avoir lieu normalement. Ou presque parce qu’un client qui réagit ainsi, ça met quand même un peu mal à l’aise…